songer à l’Italie et à la France. Aux moments les plus pathétiques du drame, malgré l’obstacle ciselé qui les garde contre notre vue, c’est là que mes yeux questionnent le frisson de douleur ou d’espérance. Là haut, bat le cœur mystérieux et presque pas visible de la foule indienne.
L’orchestre encore caractérise ce théâtre indigène. Il se compose de trois ou quatre musiciens qui portent d’étranges instruments d’où s’échappent, sous la caresse de leurs doigts, des plaintes monotones comme s’ils faisaient souffrir de très vieux enfants. C’est la mélodie arabe que j’ai entendue dans les théâtres du Caire, mais sans âpreté, sans ce je ne sais quoi de guttural et d’ironique qui vient de l’Egypte. De la tristesse, il est vrai, comme millénaire, mais aussi des sautillements de jeunesse, de la puérilité enivrée…
Et les actrices aux peaux brunes, très chastes, dont les loges sont des sanctuaires respectés, se maquillent pour apparaître sur la scène, selon le type aryen qu’elles incarnent, « des blanches »…