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VISIONS DE L’INDE

le docte professeur de sanscrit M. A. Foucher, comme M. Chailley-Bert, secrétaire de l’Union Coloniale, lui en sont comme moi reconnaissants.

Je sais qu’un de nos consuls a demandé pour lui la Légion d’honneur. Nul Anglais dans l’Inde ne la mérite mieux.

Pendant vingt jours, M. Grant me soigna comme le médecin le plus vigilant et comme un frère. J’étais condamné par un conciliabule de docteurs lorsque j’entrai chez lui ; sa sympathie éclairée me sauva. Je lui dois la vie, à cet Écossais. Je lui dois plus peut-être : l’exemple inoubliable d’une âme forte et bonne, stoïque et tendre. Nos yeux se mouillèrent à la gare de Lahore lorsqu’encore bien faible je pus prendre le train direct pour Bombay par cinquante degrés de chaleur.

II

La revanche du Dieu Shiva.

En route, tandis que, de demi-heure en demi-heure, mon boy glisse dans mon casque colonial des morceaux de glace afin que je ne périsse pas d’insolation, mi-assoupi, je fais un rêve :

C’est le Dieu Shiva qui m’apparaît.

Son visage est beau et cruel comme celui du Dieu