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VISIONS DE L’INDE

tenant. Derrière nous, entre les pics qui la resserrent pour le regard, la plaine lointaine semble un lac où fume une brume légère. Autour de nous le grave paysage afghan évoque les idées de sécheresse, de pauvreté et de combat. Que de batailles antiques et récentes furent livrées là ! Les arêtes des rochers semblent des ossements. Les piquets qui, de trois cents mètres en trois cents mètres, nous présentent les armes, sont encore nécessaires pour calmer les fanatiques ou les brigands. Les chevaux nous emportent, couverts d’écume, impétueux. Cette route nouvelle, large et facile, a été creusée à côté du vieux chemin adopté par tous les conquérants qui se ruèrent des hauts plateaux de l’Asie sur le jardin de l’Inde, renversant les cités amollies pour y bâtir leurs temples hautains, leurs palais et leurs tombeaux, — à l’image des montagnes et des déserts d’où ils vinrent…

VII

Les Caravanes.

La scène devient pittoresque. Deux caravanes autour de nous. L’une vient de Caboul, l’autre de Peshawour. Elles emportent des tribus qui démé-