Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/381

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
367
VISIONS DE L’INDE

capitaine « political officer Khyber at Peshawur. »

Tout d’abord je dois reconnaître, pour être juste, qu’en cette circonstance, comme d’ailleurs dans le cours de tout mon voyage dans l’Inde, le gouvernement du vice-roi et les compagnies de chemins de fer m’ont témoigné non seulement leur courtoisie, mais encore une bienveillance toute spéciale, qui ne fut pas plus accordée aux Russes qu’aux Allemands. On m’a laissé pénétrer dans le Khyber, et j’ai eu la licence de visiter le Népaul, alors que ce pays indépendant est resté fermé à des Allemands qui avaient fait demander par leur consul la permission de s’y promener.

Le matin de bonne heure, je rejoins à la gare de Peshawour le ministre des postes anglo-indiennes et le chef de la poste du Punjab : l’un, un Israélite anglais, l’autre, un Celte écossais. Ce pays immense que j’ai déjà traversé plusieurs ibis et que je dois parcourir encore, n’émane-t-il pas de terribles miasmes dont ma santé ébranlée se ressent déjà ? Je doute de l’Inde, j’ai le pressentiment de ces fièvres, qui, dans quelques jours, vont me terrasser et me conduire aux portes de la mort… Mais, auprès de mes deux nouveaux compagnons, mon angoisse se dissipe. Ils ne craignent pas l’Inde, eux ; depuis une vingtaine d’années, ils y voyagent en souverains des êtres et des choses, armés d’une santé iné-