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VISIONS DE L’INDE

II

Fierté redoutable des peuplades du Nord.

Les tribus du nord de l’Inde[1] — je les connais — n’ont rien de commun avec l’indigène efféminé et soumis des provinces ni avec les sophistes anglomanes ou anglophobes de Calcutta et de Bombay. Elles ne se sont pas croisées avec les nègres autochtones, dont le sang lâche et rusé a gâté la noble race indo-aryenne.

Étant l’hôte du colonel L***, « commissionner » à Peshavour, j’assistai à l’audience qu’il donne une fois par semaine à ces sauvages, fiers et fidèles quand on ne les a pas choqués.

Je les vis entrer dans leur costume pittoresque, précédés de leur sheik, qui prend la parole pour eux. Le colonel ne leur offrait pas de sièges ; ils s’accroupissaient à l’orientale après force salamaleks où il y avait bien moins de soumission qu’une certaine familiarité joviale et égalitaire. Néanmoins, par respect pour l’Angleterre dont ils sont les vassaux, ils se hâtèrent de dénouer un sac plein de

  1. Récemment le soulèvement des Owaziris causa de graves inquiétudes au gouvernement péninsulaire.