Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/373

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
359
VISIONS DE L’INDE

sonniers, égorgeant les parlementaires. (J’ai lu cela). Ne fonde-t-elle pas quelque espoir, malgré les précautions anglaises, sur l’affaiblissement au moins momentané du Conquérant et ne discerne-t-elle point là un indice de secrète tare, amoindrissant cet organisme social de l’Angleterre, en apparence si robuste ?

— L’élite, me répondit mon noble et docte interlocuteur, ne sort pas de ce raisonnement qui a, en effet, une base de vérité : Vous nous dites, vous Allemands, Français ou Russes : « L’Angleterre est tombée, la guerre du Transvaal démontre sa faiblesse, elle s’y épuise et s’y ruine. » Nous répondons : D’abord, malgré toutes les difficultés, elle vint à bout de ces ennemis qu’elle fit prisonniers et extermina. Puis, si elle était si abaissée que vous le dites, pourquoi, vous autres peuples d’Europe, tous coalisés contre elle et la couvrant d’injures dans vos journaux, n’avez-vous pas osé, au nom de cette justice outragée dont vous parlez tant, prendre les armes pour lui imposer la paix ? Allez, l’Angleterre est plus forte que le reste du monde. Et la guerre du Transvaal l’a prouvé. »