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VISIONS DE L’INDE

de son siège et maintenait le cheval en criant, afin d’avertir les autres véhicules, invisibles derrière cette muraille tourbillonnante de sable, mais que l’on devinait au piaffement des bêtes, aux clameurs des hommes terrassés. Enfin tout s’apaisa. Un repos brûlant, l’immobilité d’un paysage desséché, remplaça la tourmente.

III

La tombe volée et les armes hypnotiques.

La célèbre tombe de Jahangir me déçoit ; c’est la tombe d’une tombe ; tout ce qu’il pouvait y avoir là de beau, de précieux, marbre ou pierreries, a été dérobé. Il ne reste même plus le plafond, partout il a fallu reconstruire. Mais l’ensemble est grave et doux, la terrasse est immense.

D’un des quatre minarets, l’Inde de nouveau se confie à vous comme un jardin. Pauvre pays, couvert de fleurs et meurtri de misère !

Au retour, je croise maintes fois des hommes dénués de tout vêtement. Comme je les prends pour des ascètes, le brahmane, à qui très obligeamment M. Finney, le directeur des chemins de fer de la région, m’a confié, me détrompe :