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VISIONS DE L’INDE

reporte aux temps préhistoriques du Mahabliarata, à dix milliers d’années avant notre ère, — voisine Tughlak Abad, la cité » cyclopéenne » qui ne date, pourtant elle, que de cinq siècles !…


J’ai fait l’excursion avec un jeune Américain rencontré à l’hôtel. Il a dix-huit ans à peine, il vient de terminer ses études ; mais son père, un simple notaire, l’a dépêché loin de New-York et de la familiale maison ; après lui avoir remis un portefeuille de 6,000 dollars, il lui a fait savoir que pour un an il l’avait assez vu. « Vous ferez, a-t-il ajouté, votre tour du monde avec économie et confort, et vous me reviendrez vous étant formé une idée un peu nette du métier que vous voudrez choisir. »

Ce jeune « Jérôme Paturot » yankee, à la recherche d’une vocation, parle aisément trois langues et se fait suivre de merveilleuses malles que j’ai pu admirer dans son appartement. Elles sont longues, mais assez plates, avec des compartiments nombreux ; elles se logent partout, sous les banquettes des trains, dans les recoins des sleepings ou des cabines. J’ai goûté son smoking « pays chaud » tout blanc et que les élégants portent ici le soir, au lieu de nos vêtements noirs bons pour les régions froides ou tièdes.

Telles sont les surprises des voyages et les vio-