Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
250
VISIOINS DE L’INDE

que celle des ruines a défigurée, j’ai lu encore les distiques persans adressés par le maître à sa propre splendeur :

« Le portier du paradis peut voir son visage dans le parquet de ton appartement, et la boue de ta cour pourrait servir de collyre pour les yeux de la céleste Houri ! »

J’ai réveillé, de ma canne insolente qui frappait la pierre abolie, la solitude et le silence du palais de l’Impératrice appelée Iodh-Bai et de ces salles d’audiences où se pressaient le peuple elles grands ; j’ai souri à l’Anmk Michauli où l’Empereur jouait à cache-cache avec ses femmes, et j’ai gravi, pour m’y reposer et jouir d’une vue générale de la ville, le Puj-Mahal, cinq étages de colonnades qui vont en se rétrécissant toujours plus, depuis le premier de cinquante-six colonnes, (toutes affectant un style différent), jusqu’au dernier, un simple kiosque de quatre piliers ! Au loin j’apercevais le Hatti-Pol, la porte des éléphants où ces léviatlians étaient représentés, les trompes entrelacées dans l’attitude de la lutte. La bigoterie musulmane fut plus cruelle que le temps, pour ce chef-d’œuvre d’architecture colossale. Aureng-Zeb, qui n’avait pas la largeur d’esprit paternelle, brisa par piété les têtes des montres belliqueux. Un peu plus bas s’érige une tour de soixante et dix pieds, l’Hiran Minar, toute