Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/263

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
249
VISIONS DE L’INDE

Parfois tu devais rendre visite à une autre prisonnière européenne comme toi, mais de l’est-extrême : le Bosphore, comme tu étais, toi, de l’extrême-ouest : l’Atlantique. Dans la maison de l’épouse turque, tu apprenais la résignation et que les pauvres femmes de ton époque, dans tous les coins du monde, en avaient encore pour longtemps à incliner leur tête, à ouvrir passivement leurs bras et à obéir. Oh ! l’exquis palaiseau ottoman faisant face à la demeure chrétienne ! Il n’est pas illustré comme l’autre avec de mystérieux visages et des ailes déployées ; c’est, au contraire, un Koran de chasse et d’amour, charmant et austère, avec des arbres d’or et des perruches d’émeraude, des faisans perchés sur une branche, des tigres bondissant au milieu de la jungle avec leurs queues brandies !

VII

La Cité intacte et morte.

J’ai pénétré dans le jardin du Khas-Mahal, jusqu’au « Khwabgah » couronné autrefois par le lit du grand Akbar. Sur le seuil de cette chambre à coucher impériale que les herbes sauvages profanent et que-la poussière des reconstructions pires