Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
247
VISIONS DE L’INDE

plus mignon des palais, c’était la plus gigantesque des boîtes à joyaux. » On sent l’influence de l’artiste. Birbul, le père de l’habitante, fut en effet un homme de lettres, confident et conseiller du grand Akbar. Malheureusement, il voulut jouer au militaire et il trouva la mort dans une expédition qu’il avait mal organisée.

VI

Les Sultanes chrétienne et turque.

Le palaiseau de l’épouse chrétienne d’Akbar nous ramène à Pompéi, par ses proportions exquises et ses fresques. Cet étrange empereur, dilettante comme Néron, sage comme Marc-Aurèle, posséda une âme du dix-neuvième siècle, sceptique, curieuse, inquiète de tout, dans un corps de son temps, violent, généreux et sanguinaire.

I] avait, dit-on, dans son sérail non seulement des Hindoues et des musulmanes, mais aussi une catholique romaine. La légende raconte qu’elle était portugaise et s’appelait Marie[1]. En tous cas, tendre et voluptueuse, elle devait chérir l’ombre fraîche

  1. On montre sa tombe, problématique comme elle-même, à Agra, non loin de Sikandra.