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VISIONS DE L’INDE

lancolique, oisive et prisonnière, que traînaient les femmes en ce palais. Les « zenanas[1] » ont gardé leur secret. Tout ce que nous savons, c’est que, d’un côté, habitaient les femmes hindoues, et de l’autre les musulmanes. Ces chambres vides se ressemblent toutes. Elles n’ont plus d’âme. Le jardin seul est encore tout douceur et tout parfum. Le soleil et les fleurs n’ont pas changé tandis qu’est tombée en désuétude l’œuvre des hommes.


V

Et Sha-Jahan pleura.

Je me suis assis, las de ces civilisations éteintes et qui pèsent sur notre cerveau de toutes leurs barbaries et de toute leur magnificence, dans l’appartement simple et nu où Sha-Jahan, un descendant d’Akbar, fut emprisonné par son propre fils après avoir été longtemps le maître de l’Asie. Par un de ces revers fréquents dans les dynasties orientales, il finit son existence misérablement, dans un coin du palais.

Le mufti, qui observe la religion de ce passé

  1. Harems hindous.