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VISIONS DE L’INDE


VII

La nuit sublime.

Ce séjour à Naini-Tal avec sa tragédie et son miracle me paraît aujourd’hui un rêve, tant il faut l’atmosphère de l’Inde pour comprendre les prodiges de cette terre incomparable et presque insensée ! Je réduirai le plus possible mon imagination, je tâcherai de n’être pas dupe des mirages où se complaisent les Hindous, je donnerai telles quelles mon impression et mon aventure. J’ai vécu dans les Himalayas les heures de l’effroi dont parle Job, et j’ai aperçu un de ces hommes mystérieux qui semblent réaliser les légendes fantastiques. Était-ce un prodigieux mystificateur ou en effet un humain divinisé, diabolisé, peut-être, jouissant de prérogatives absurdes et merveilleuses ? Il m’apparut, tel un problème vivant, un démenti à nos sciences médiocres, à nos étroits concepts de l’âme et de la vie.

Mon âme, que la Vierge des Himalayas avait rassérénée se souvenait encore des menaces de la folle au turban, quand je m’assoupis dans mon hôtel, après cette journée réconfortante. Je fus réveillé en sursaut vers deux heures du matin. Mon lit