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VISIONS DE L’INDE

royalement : « Quoi que vous désiriez, je vous le donnerai ! » Je lui réponds modestement que j’aimerais me promener à Ramnagar ; ainsi se nomme la vieille demeure des ancêtres, des conquérants qui ont précédé ce charmant fantoche. C’est accordé. Nous nous levons.


… Au lieu de rentrer à l’hôtel, je passe au Club. Il est très loin de la pittoresque Bénarès, dans les « civil lines ». Mon flair ne m’a pas déçu. J’y trouve mes amis « le globe trotter « et « l’assistant collector ». Ils boivent leur « wisky-soda », autrement dit, leur « peg », — la forte boisson anglaise, un quart d’alcool et le reste d’eau, qui remplace ici le vin et la bière, — sur des sièges rouges très hauts, en regardant jouer au billard l’ingénieur et le major.

— Ç’a été une belle journée, nous avons tué beaucoup, me dit avec autorité le jeune Anglais, aux moustaches d’écume blonde, aux yeux bleus de demoiselle violente. J’espère que le maharajah a eu pour vous les égards qu’il vous devait… Quant à votre voleur, la police est à ses trousses. Je compte que vous serez satisfait.

Je prends, moi aussi, mon « peg » qu’un Hindou à grand turban m’apporte ; mais ce milieu, trop britannique, ne me captive guère ; je songe à la

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