Page:Juigne - Dictionnaire historique (1661) - 01.djvu/207

Cette page n’a pas encore été corrigée

361 AR AR 362


niens celebrans les feftes nocturnes nommées Hyacinties, s’enfuit de la contrée des Spartains : mais comme leurs conducteurs mesmes les vouloient violer, & ne pouuant engarder, il en tua plusieurs d’iceux : dont les Vierges deliurées de peril reconnurent ce bien-fait par vn autre tres-notable : car Aristomenes ayant esté accusé de meurtre, elles se ietterent aux pieds des Iuges, & emppescherent la condemnation de celuy qui avoit esté conseruateur de leur pudicité. L’on le tient auoir esté tres-rusé, & d’une force incroyable, car il tua pour vn iour de sa main, trois cens Lacedemoniens, s’éuada par plusieurs fois de leurs mains : enfin ayant esté tué par iceux, l’on l’ouurit & trouva-t-on son cœur tout velu, ce qui marquoit en luy vne force extraordinaire, Pline li. 4 ch. 37. Plut. en la vie de Rom.

Aristonicus Carystien, ioüeur de Paulme d’Alexandre le Grand, auquel les Atheniens donnerent le droict de Bourgeoisie, & dresserent vne ftatuë pour l’excellence de son art. Cœl. liu. 20. chap. 14.

¶ Il y en eut vn autre, Eunuque, grand Capitaine, qui auança fort les affaires du Roy Ptolemée. Suidas.

¶ Il y en eut vn autre Grammairien, qui a efcrit fur la Theogonie d’Hefiode. Suidas.

Ariston de l’Isle de Cos, auditeur de Zeon : fut furnommé Sceptique, c’eft à dire, Rechercheur & curieux, pource qu’il estoit en queste continuelle du vray : auffi tenoit-il toutes chofes pour indifférentes, difant qu’estrebmalade ou fain, faire bien ou mal eftre tout vn, & ainfi deftruifant la nature mefme, il fut abandonné enfin des fiens.

¶ Il y en eut quelques autres de ce nom, dont faict mention Laërce liu. 7. de la uie des Philosophes.

Arifton Ephesien, ayant pris en haine les femmes, eut d’v-


ne asnesse vne tres-belle fille. Aristot. en son liu. des Merveilles. Plutarq. en ses Paral.

Aristonymus Poëte Comique, très expert, fut gardien & intendant de la Bibliotheque d’Alexandre sous Ptolémée Philopator. Suidas.

Aristophane Poëte Comique, natif de Linde ville de Rhodes : fut fort picquant & licentieux à reprendre les vices. Inuenta les vers tetrametres & octometres entre les Grecs. A composé 54. Fables. Eut pour fils Ararota, Philippe & Philetor, tous trois Poètes Comiques. Suidas. Fut au reste le plus éloquent de son siecle en la langue Attique, ayant efté nommé par les Athéniens pour tel à Denis le Tyran. Fut fort odieux à Socrate, lequel le qualifie corrupteur de la ieuneffe en fon Liure intitulé Des nuées. Fleuriffoit enuiron l’an 3690. Suidas.

¶ Il y en eut vn autre, de Byzance ou Conftantinople, Grammairien & Chef d’Armée, difciple de Callimaque, Zenodote & Denis. Quintil. liu. i.

Ariftophon citoyen d’Athenes, fe vantoit d’auoir plaidé & gaigné fa caufe 95. fois contre les accufateurs. Alex. d’Alexand. liu. 3, chap. 5.

Ariftote Stagyrite, tres-excellent Philolosophe & Prince des Peripateticiens, fils de Nicomaque Médecin & de Phaestia. Il fut de petite taille, bossu bègue, & assez difproportionné pour la forme extérieure de fon corps, mais d’un efprit & fçauoir admirable. Eftant âgé de 18 ans, il vint à Athènes où il eftudia vingt ans, foubs le Philofophe Platon. Laërce. De là, appellé par Philippes Roy de Macédoine, il fut ordonné Précepteur d’Alexandre le Grand fon fils, lequel en faisoit telle eftime, qu’il fit rebaftir la ville de Stagyre d’où il eftoit nay, vou-


Z iij