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taine inclination à l’inftruction, à l’honneur, & à la generosité, qui sont toutes parties conuenables à l’acquisîtion des Sciences. Lors que la terre estoit cultiuée par les mains victorieufes des plus grands Roys & vaillans Capitaines ; icelle toute glorieufe de fentir un Laboureur triomphant, ouvroit libéralement son fein fe rendant féconde & fertile en toute forte de fruits : Là où maintenant n’estant labourée que par des mains feruiles & : roturières, elle fe montre fterile & indigente pour faire paroistre son dédain au mépris que l’on fait de sa dignité. Quand à femblable les plus nobles Sciences qui font les vrayes femences de nos efprits, estoient chéries par les Empereurs & autres grands Princes de la terre, elles se voyoient en leur pleine & entière majestéj dont toutesfois depuis elles se font trouvées décheuës, lors qu’en les dédaignant ils en ont quitté l’affection & l’employ à des personncs abjectes & de baffe condition. La grandeur & nobleffe des sciences libérales requièrent vn courage ferme, libre & généreux ; Les efprits des Gentils-hommes estans remplis par tout de vigueur & de valeur, fi l’on leur commet ce noble exercice, poufferoient fans doute des eflans extraordinaires de connoiffancc & de vertu. Car comme l’on a veu nos anciens François animez d’vn courage inuinciblc, porter leurs armes glorieufes dans les Nations estrangercs & fort efloignées, y faifant des conqueftes qui furpaffent toute croyance : Ainfi verroit-on les efprits releuez de ceux qui ont fuccedé à leur generofité, auancer leurs conceptions au delà du commun dans la recherche non encore tentée des choses, & penetrer par leur viuacité


les