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provoque bien vite la lassitude et l’ennui. Et quelles illusions sur la puissance du législateur ! Les fêtes ne s’ordonnent pas ; les réjouissances de commande n’en sont pas ; on ne peut forcer les gens à s’amuser malgré eux. Il n’y a de véritable fête publique que l’explosion spontanée de la joie populaire qui sait bien trouver son expression.

Les fêtes civiles n’exercèrent aucune action moralisatrice ; elle ne produisirent même que trop souvent l’effet contraire et furent mêlées d’orgies et de désordres. Tant qu’elles furent obligatoires, elles ne causèrent qu’un incroyable ennui ; quand l’autorité n’en exigea plus la célébration, personne ne réclama. Elles disparurent sans laisser ni traces ni regrets.