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À mes amis VAUMEL et RAYMOND.


LES BANCS DE LA PROMENADE

RACONTÉ PAR COQUELIN CADET
de la Comédie-Française
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La promenade, ombragée d’ormes séculaires, qui borde les fossés de Bréthisy, petite ville de douze cents âmes du département de Meurthe-et-Loire, se fait remarquer par une absence complète de bancs.

Voici l’explication de cette absence bizarre :

En 1842, les Bréthisyens, qui avaient l’habitude d’aller prendre l’air, le soir, sur la promenade, se plaignirent au Maire d’être obligés de s’asseoir, faute de bancs, sur le bord des fossés, à même l’herbe, et d’attraper ainsi des fraîcheurs… et autre chose ; ajoutant qu’il était indigne d’une cité de l’importance de Bréthisy d’avoir une promenade sans bancs.

Observation, on en conviendra, suffisamment justifiée.

Le Maire réunit son Conseil municipal et lui expose la situation.

Le Conseil municipal, perplexe, se dispute pendant une heure, cherchant, mais en vain, un moyen