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GALERIE DES FEMMES

sers ; et comme chaque mouvement lui découvre quelques beautés nouvelles, chaque découverte appelle un hommage nouveau. Zulmé, fière des transports qu’elle fait naître, cède à toutes les prières de son amant, se regarde avec complaisance, et s’enivre à la fois d’amour-propre et d’amour ; mais l’émotion toujours croissante de ses sens l’arrache enfin à cette jouissance contemplative, et la reporte entre les bras de son amant : elle s’empresse alors de lui rendre le service qu’elle vient d’en recevoir, et ce couple fortuné, libre de toutes entraves, s’abandonne à l’amour sous les seuls regards de la nature.

En vain essaierions-nous de peindre les jeux fantasques, les essais pénibles, les ravissantes espiégleries auxquels se livrent nos amants ; il faudrait, pour retracer avec grâce et vérité ce tableau si riant et si mobile, la fertile et brûlante imagination de notre héroïne, et son talent pour se rendre toujours nouvelle. Dans l’impossibilité où nous nous trouvons de suivre ce Protée sous toutes les formes, attachons-