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GALERIE DES FEMMES

Il est vrai que ces maudits vêtements ont la moitié du plaisir. — Si tu voulais, Zulmé, ils n’en auraient rien. — Je n’oserai jamais. — J’oserai, moi… Commençons par ces bas, qui me dérobent une jambe si fine : que je le baise ce pied mignon !… Ôtons cette robe : ma main tremble en délaçant ce corset… Ah ! cette gorge admirable n’a pas besoin de ce soutien étranger. Quelle est la coupe divine qui servit de moule à cet élastique albâtre ? Quelle rose ne pâlirait pas devant ce bouton si frais ?… Mais ce jupon a beau résister, il faut qu’il tombe. — Mon ami, laisse-moi du moins ce dernier voile, si peu importun. — M’en préserve le ciel ! — Dieu ! me voilà nue !… Non, car tes cheveux voilent encore la moitié de tes charmes. Lève-toi, jette les yeux sur cette glace, ma Zulmé, et dis-moi si rien de plus joli exista jamais dans la nature ! » D’Arnance admire, et ne peut se lasser d’admirer. Il pose son charmant modèle dans mille attitudes différentes : toutes les parties de ce beau corps deviennent successivement la proie de ses bai-