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GALERIE DES FEMMES

lante s’exhale en soupirs silencieux. L’heureux d’Arnance contemple ce tableau divin avec un sentiment mêlé d’orgueil et de tendresse, et renaît aux désirs à la vue de ce beau sein, dont les palpitations trahissent un reste de vie échappé à l’amour. Par les plus douces caresses, il parvient à ranimer sa languissante amie : elle entr’ouvre les yeux, ses bras caressants s’étendent vers son amant, il s’y précipite, et cherche un nouveau triomphe. « Doucement, cher d’Arnance, dit en se relevant Zulmé ; raisonnons un peu nos plaisirs, et ne perdons pas une seconde fois, par une précipitation d’écoliers, mille voluptés de détails dont si peu d’amants connaissent le prix. Par exemple, mon cher chevalier, ne serait-il pas possible d’ajouter aux délices dont nous venons de nous enivrer ? N’as-tu formé aucun vœu pendant que l’amour comblait tous ceux de nos cœurs ? — S’il faut l’avouer, je désirais quelque chose. — Tu désirais ?… — Tu me gronderas peut-être… N’importe. Eh bien ! ma chère Zulmé, je désirais qu’aucun vêtement incommode… —