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GALERIE DES FEMMES

utile ; mais l’obstacle des situations contrarie ses desseins ; d’Arnance, par un mouvement officieux, et sans rien perdre de ses avantages, en facilite l’exécution, et ouvre un champ nouveau à de nouvelles tentatives. Toutes les barrières s’abaissent à l’envi sous les doigts de Zulmé ; l’Amour, impatient du joug, vole au-devant de sa libératrice, et sourit en voyant son flambeau dans les mains de sa mère. Elle en ressent bientôt les brûlants effets : les jouissances passives ne suffisent plus à ses désirs. Elle prend, à côté de son amant, une attitude plus commode, le presse sous le poids des baisers, et sa bouche de rose se prête pour un moment, à son tour, à la plus ravissante illusion. « Hâtons-nous, ma bien-aimée, s’écrie d’Arnance, en conduisant sur sa route l’Amour qui se fourvoie, de consommer le plus doux sacrifice, ou j’expire sur ton sein dans les transports d’une ivresse anticipée. — Viens, mon doux ami, répond Zulmé en s’élançant elle-même aux bras de son amant ; viens réunir les deux moitiés de nos âmes, et rassembler sur