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GALERIE DES FEMMES

tissu mille fois plus doux que la soie, mille fois plus uni que le satin. Enfin elle approche du terme de ses recherches, et le duvet de l’amour annonce que l’on touche à son nid… « Que fais-tu, cher d’Arnance ? dit à demi-voix Zulmé, arrêtant la main coupable sur le lieu du délit. — Achève, ma douce amie, d’abandonner à ton heureux amant la possession de tes charmes ; laisse-le s’enivrer de toi-même. » Zulmé soupire. Il soulève adroitement la mousseline et le lin, derniers et faibles remparts de la pudeur expirante, et son dernier mouvement découvre et multiplie tout à la fois le plus mystérieux asile de la volupté. Zulmé, par un dernier effort, se hâte d’y porter une main protectrice ; mais le désir audacieux fait tourner contre elle-même les armes de la pudeur : ses jolis doigts, appelés à son secours, deviennent les premiers instruments de sa perte. L’amant habile réclame pour eux l’accès qu’il n’ose encore solliciter pour lui-même, et bientôt, à l’aide de ces ennemis domestiques, il se crée des intelligences dans un poste important, que le plaisir