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GALERIE DES FEMMES

de cette ravissante féerie ; elle s’enivre de ses propres charmes, en admirant, de ce côté, ces globes d’albâtre au milieu des trophées de fleurs dont les amours les couronnent. Ici le magique plafond, en renversant les objets, leur donne une intention nouvelle. Ce n’est plus la bouche avide de son amant qui presse sa gorge divine : c’est Zulmé, portée sur l’aile des zéphirs, qui presse de son beau sein les lèvres de l’heureux d’Arnance. Pour ne rien perdre de ce spectacle enchanteur, elle cherche une attitude plus commode ; ses pieds posent sur le sopha, tout son corps porte horizontalement sur les genoux du chevalier, et sa tête trouve un point d’appui sur des coussins. Zulmé se repaît d’illusions, d’Arnance s’enivre de réalités. Tandis qu’une de ses mains s’occupe à écarter tout ce qui peut lui dérober encore quelque partie des trésors de ce sein qu’il idolâtre, l’autre, plus hardie, se hasarde à pénétrer plus bas. Par un mouvement insensible, elle a déjà parcouru la distance du pied au genou ; elle franchit la jarretière, se promène sur un