Page:Jouy - La Galerie des femmes, 1869.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
63
GALERIE DES FEMMES

baiser sur sa joue. — « Eh bien ! êtes-vous enfin rassuré ? — Non, je doute, je douterai toujours ; et, s’il en est ainsi, vous me persuaderez longtemps avant de me convaincre. — J’espère bien y réussir, reprit Zulmé avec un sourire aimable, à condition pourtant que vous ne vous refuserez pas à mes démonstrations. — Comptez sur toute l’attention dont je suis susceptible. — Essayons donc ; mais procédons avec méthode, et négligeons le précepte en faveur de l’exemple : d’abord, qu’avez-vous à répondre à cela ? » Elle approche sa bouche, et le chevalier y imprime le plus long et le plus doux baiser. — « Mille choses : écoutez ma réponse. » Zulmé est à moitié renversée sur les genoux de d’Arnance : sa tête est abandonnée sur un de ses bras, ses cheveux flottent à terre, et son joli visage s’embellit sous les regards de son amant. — « Ma bouche, dit-il, saura punir ces yeux adorés du désordre qu’ils portent dans tous mes sens… Que la vengeance est douce ! — Même à l’objet sur qui elle s’exerce (reprit Zulmé en soulevant ses paupières humides de