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GALERIE DES FEMMES

à l’amant, qu’un coup d’œil a tranquillisé sur sa fuite.

D’Arnance est rentré dans le boudoir, où pour détendre son âme, fatiguée de l’attente du bonheur, il s’amuse à parcourir les tableaux dont ce lieu charmant est décoré. Mais de quelque côté qu’il jette la vue, tout lui parle du dieu dont il est plein, tout lui retrace les plaisirs qu’il attend et les désirs qu’il éprouve : il n’a rien gagné à sortir de son cœur. Enfin Zulmé reparaît : quel aimable désordre de toilette ! Ce n’est pas d’elle qu’Ovide aurait dit :

.....Gemmis auroque teguntur
Crimina : pars minima est ipsa puella sui.
Sæpe ubi sit quod ames inter tam multa requiras
Decipit hac oculos ægide, dives amor.

Ses cheveux, auparavant tressés en diadême, flottent au hasard sur ses épaules, et mesurent sa taille. Son sein n’est plus emprisonné sous la baleine ; les diamants ne déparent plus son beau cou ; l’art a disparu, et la nature s’est enrichie de ses pertes. Assise dans l’angle d’une