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GALERIE DES FEMMES

ment de ce séjour ; mais c’est à la peinture surtout qu’il doit son plus grand charme, et c’est à l’amour seul que ses pinceaux sont consacrés. Les meubles qui décorent ce lieu de délices attestent l’usage auquel on les destine. On n’y voit aucun siége où l’on puisse être seul. Ici, des ottomanes dont le duvet élastique cède mollement au poids dont on le charge, et s’empresse ensuite d’effacer les traces des plaisirs dont il a été le théâtre ; là, des piles de carreaux dont la volupté seule connaît l’usage. À l’extrémité du boudoir, dans un réduit mystérieux, mille petits amours soutiennent et disposent la draperie d’un pavillon bleu d’azur sous lequel les Grâces supportent d’une main un lit en forme de conque, qu’elles enveloppent de l’autre dans les contours d’une gaze d’argent. Les Plaisirs, personnifiés par leurs divers attributs, occupent l’intérieur du pavillon : les uns s’amusent à disposer des glaces, de manière à diversifier et multiplier les objets ; les autres folâtrent autour des grâces, qu’ils essaient de dépouiller des voiles qui les cou-