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GALERIE DES FEMMES

court et plus agréable d’aller l’attendre dans le boudoir de Zulmé.

En entrant dans cet asile, consacré au plus jeune des dieux, tous les sens à la fois conspirent à plonger l’âme dans la plus douce ivresse. Les parfums les plus légers, les plus suaves s’exhalent de toutes parts. Les yeux ravis s’arrêtent sur des corbeilles de fleurs, que de petits amours portent sur leur tête : ces groupes, réfléchis dans les glaces dont le plafond et les murs sont couverts, reproduisent de cent façons ce tableau délicieux, et portent à l’imagination l’image embellie du printemps. Mais par quel autre enchantement ces lieux sont-ils éclairés du jour le plus doux au milieu de la nuit, et sans que l’on découvre aucune lumière artificielle ? Les heures aux angles du boudoir supportent des urnes d’une porcelaine rose, d’où la bougie, emprisonnée, rejette au dehors cette aimable clarté dont s’embellissent les objets et qui caresse doucement la vue.

Tous les arts ont contribué à l’embellisse-