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GALERIE DES FEMMES

là que Mazet, fidèle au culte d’Adonaé, plein de mépris pour l’hérésie de Baal, vient offrir son légitime encens. Après un moment d’une extatique contemplation, il se courbe sur sa docile victime ; d’une main presse sa belle gorge, et de l’autre interroge d’un doigt mobile cet organe imitateur, source de toute sensibilité. C’est surtout chez Corine qu’il est doué d’un sentiment exquis ! On s’en aperçoit aux légères convulsions qu’éprouvent toutes les parties de son corps. Le cou tendu, les yeux fixes, les dents serrées et les lèvres ouvertes, tous les traits de son visage, tous les muscles de son corps portent l’expression d’un plaisir insupportable par sa violence. Ses jambes chancellent, ses mains s’attachent avec une espèce de fureur aux objets où elles posent, sa croupe d’albâtre est dans la plus violente agitation. Cependant le Mazet poursuit sa marche triomphante ; il touche au but, et d’effort en effort introduit l’amour au plus profond du sanctuaire. Le sacrifice se consomme, et d’abondantes libations coulent sur l’autel.