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GALERIE DES FEMMES

per nos figures dans cette nouvelle attitude.

Notre belle est debout, les mains et la tête appuyées sur le lit ; derrière elle, dans le plus belliqueux appareil, son amant s’occupe à disposer l’autel d’albâtre où doit se consommer ce second sacrifice ; il lève pièce à pièce, range avec le soin le plus luxurieux chacun des voiles qui le couvre : déjà il ne reste plus qu’un simple tissu de lin ; il le soulève d’une main tremblante, et tout son corps frissonne de désirs. — Dieu ! quel spectacle ! Dans quel accès d’ivresse l’Amour s’amusa-t-il à tourner ce bloc d’ivoire ? et dans quelle maligne intention a-t-il séparé cet hémisphère, où sur un trône de lys il veille à la fois sur ses États héréditaires et sur le pays conquis ? Suivons cette route charmante, ouverte entre deux montagnes de neige. Un premier gîte se présente : l’Amour baisse son bandeau sur ses yeux, met le doigt sur sa bouche, et passe en souriant. Une pente plus rapide, une allée plus vaste conduit à son vrai temple : on le reconnaît au bois sacré qui l’entoure, au portique de corail qui le décore. C’est