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GALERIE DES FEMMES

angélique, qu’un être céleste a pris une forme humaine, et que l’enveloppe participe de la divinité qu’elle recèle. Sa belle âme semble empreinte dans chacun de ses traits ; elle erre avec le sourire sur ses lèvres de rose, elle s’exhale avec son haleine, elle brille dans l’expression de son regard, soit qu’il s’attache à la voûte funeste, soit qu’il retombe sur son amant. Élisa ne désire rien au-delà du bonheur dont elle jouit ; pour elle un baiser est la félicité suprême. Mais la tempête des désirs poursuit son ravage dans le cœur d’Alcidor : sa bouche enflammée se colle à des lèvres qu’il dessèche à force de baisers. Heureuse de sentir son cœur battre sous la main d’un amant, Élisa retient cette main fortunée sur le sein qui la repousse, et soupire ces douces paroles : « Sens-tu, mon bien-aimé, comme ce cœur palpite, comme il s’élance vers toi, comme il appelle cet autre cœur fait pour s’unir à lui[1] ?… — Élisa ! mon Élisa ! s’écrie d’une

  1. C’est fort bien fait à Élisa d’avoir lu la Nou-