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GALERIE DES FEMMES

personne que je viens t’offrir. Oui, mon Alcidor, je suis à toi, j’y veux être : que ces voûtes affreuses répètent nos serments, et que cette lampe funèbre soit pour nous le flambeau d’hyménée. »

Avant de donner à ce tableau le coloris dont il est susceptible, essayons d’esquisser les personnages et le lieu de la scène ; peignons-nous Élisa sous la figure qu’une imagination mélancolique choisirait pour représenter la Volupté. Une physionomie dont le charme se compose de la délicatesse des traits et de cette expression touchante qui les anime ; un teint où triomphent habituellement les lys, mais où brille à la plus légère émotion le plus tendre incarnat de la rose ; de ces yeux bleus à demi voilés, où languit le désir ; de longs cheveux blonds qui tombent en flots d’argent sur ses épaules et sur un sein dont l’indiscrète élasticité trahit la forme enchanteresse ; une taille noblement élancée, une main charmante, un pied furtif ; telle est Élisa. À ses genoux, Alcidor, dont les chagrins n’ont altéré la fraîcheur et la délicatesse des traits que pour y substituer ces empreintes de la dou-