Page:Jouy - La Galerie des femmes, 1869.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22
GALERIE DES FEMMES

gardien de cette prison était jeune ; il ne put résister à une bourse de louis offerte de la main de Corine.

À la lueur d’une faible lumière que porte devant elle le sinistre messager, Élisa traverse une longue voûte, et descend un escalier rapide qui la conduit à un souterrain dont les filles de Minée tapissent les humides murailles. — L’effroi, l’horreur glacent ses sens, mais l’amour soutient son courage : elle avance ; une porte est devant elle ; le geôlier soulève avec effort une barre de fer ; une clef monstrueuse fait frémir trois fois l’oreille du bruit de la serrure, et la porte tourne en grinçant sur ses gonds rouillés. Élisa se précipite et tombe évanouie dans les bras d’Alcidor, qui s’était avancé, inquiet de savoir ce qu’on lui voulait à cette heure de la nuit. — Les sels que lui fit respirer Corine furent moins efficaces pour la rendre à la vie que la voix d’un amant adoré. Élisa reprit ses sens ; Corine et le geôlier s’éloignèrent après avoir fermé sur eux la terrible porte. « Est-ce vous, Élisa ? dit