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GALERIE DES FEMMES

lente qui l’agite seconde les efforts dirigés contre elle, et de tendres gémissements étouffés à leur source, décèlent des progrès dont sa jolie main s’assure avec effroi. Déjà l’impossibilité disparaît à ses yeux ; elle s’arme de courage contre la douleur qui mêle un sentiment pénible au torrent de jouissances dont elle pressent les approches ; ses bras s’enlacent avec force autour de son heureux vainqueur, dont les transports violents, favorisés par les avantages du théâtre choisi pour leurs plaisirs, s’ouvrent à travers les plus délicieux obstacles la route étroite du bonheur. — Enfin, le charme est rompu ; le dernier cri de l’innocence atteste le premier triomphe de l’amour, et sa flèche victorieuse repose dans son carquois ensanglanté. — Mais déjà la plus douce ivresse succède aux angoisses douloureuses ; Adèle et Sargines, étroitement enlacés, unis par tous les points de leur existence, semblent désormais animés par une seule âme qu’ils exhalent dans les soupirs, qu’ils se disputent par des baisers ; un frisson voluptueux ; universel, une