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GALERIE DES FEMMES

ancienne que le monde, si l’on en croit certains commentateurs de la Genèse. De cet examen réfléchi résulte pour l’observatrice une comparaison, des rapprochements, d’où naissent tout à la fois des rapports de convenance et des apparences de disproportion.

Emporté de plus en plus par la fougue des désirs, Sargines renverse doucement Adèle sur l’herbe humide dont le rivage est tapissé ; il fond sur elle comme l’épervier sur la faible colombe ; et tandis que sa bouche s’abreuve de soupirs enflammés, un doigt, messager de plaisir, se fait jour jusqu’à cet asile mystérieux où, sur un trône humide et brûlant, siége la volupté en délire. — « Arrêtez ! s’écrie l’innocente ; mes yeux se troublent, la voix me manque ; Sargines… je n’en puis plus… ayez pitié de moi, éloignez-vous… » Et tout en prononçant ces mots, elle presse plus fortement son amant contre son sein. Brûlé de tous les feux qu’il allume, dévoré de désirs, le sacrificateur attaque enfin la victime, qui tressaille à l’approche du couteau sacré. L’émotion vio-