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GALERIE DES FEMMES

du lecteur) s’avance en nageant pour aider Adèle à descendre dans l’eau, lui présente la main, et tous deux s’éloignent insensiblement du rivage. Parvenu dans un endroit assez profond pour qu’aucun mouvement ne pût trahir son secret avant que l’occasion se présentât de le faire avec succès, le fripon, usant du privilége du sexe qu’on lui supposait, prodiguait à sa jeune compagne les caresses les plus vives : celle-ci les lui rendait avec une émotion dont elle était bien loin de soupçonner la cause. Adèle, dans la sécurité de l’innocence, se livre sans réserve à tous les badinages qu’on lui propose. Elle ne sait pas nager, et témoigne le désir d’apprendre : aussitôt la fausse Pulchérie offre de lui donner la première leçon. Soutenu par une main secourable, le joli corps de l’élève commence à se balancer sur les eaux ; il surnage un moment, et les flots caressants se pressent autour des touffes de lys qui s’élèvent sur leur surface ; Adèle, pressée d’apprendre, veut déjà s’ouvrir un chemin dans les ondes ; l’instituteur dirige à son profit les mouvements