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GALERIE DES FEMMES

parler de mon départ pour le lendemain : M. de Clénord s’y opposa fortement ; il exigea que je restasse au moins une semaine. Je voulus consulter les yeux de Sophie ; je les trouvai attachés sur les miens, et épiant ma réponse : elle fut conforme au vœu le plus ardent de mon cœur.

Le dernier jour de cette semaine, dont je vis approcher la fin avec tout l’effroi, toutes les angoisses qui s’emparent de l’homme qui touche au terme de la vie, M. de Clénord eut avec moi un long entretien particulier, dont le résultat fut de m’engager à me fixer près de lui, puisque la retraite était le but de mes recherches. Je ne lui dissimulai pas que mon cœur le désirait trop ardemment pour que ma raison n’y vît pas quelques dangers. Il m’entendit ; mais, loin de partager mes craintes, il les nomma des espérances. Qu’on juge avec quels transports j’acceptai ses offres ! Me voilà donc admis en tiers dans cette société délicieuse ! Je ne m’arrêterai pas à décrire le charme de ma nouvelle situation, à graduer les progrès d’une