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DEUX MOTS DE PRÉFACE

tire ; j’ai terminé par un éloge que les hommes appelleront un roman. De part et d’autre, le reproche sera fondé ; mais est-ce la faute du sujet ou celle de l’auteur ?… Les tartuffes en amour (car il en est aussi de cette espèce) ne manqueront pas de dire : « que je confonds dans mes peintures obscènes l’amour et le plaisir, le sentiment et la volupté. » Pour toute réponse, je leur présente mon dernier tableau : il est vrai que les connaisseurs n’y voient qu’un portrait de fantaisie ; mais il sert à prouver du moins que si, dessinant sur le nu, je me suis vu contraint de copier fidèlement les défauts de mon modèle, j’avais en moi la puissance de m’élever en idée jusqu’à sa perfection. — Quant à l’épithète d’obscène, elle ne convient pas à mes peintures, décentes jusque dans leur nudité, et moins encore à mon style, prodigue de métaphores partout où la hardiesse des situations appelait le mot propre.