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GALERIE DES FEMMES

digne des plus beaux jours de la Grèce. Veux-tu, Charles, te faire une idée de la volupté ? Le couple le plus tendre, le plus aimable d’amants ne t’en fournira qu’une image imparfaite. Son triomphe est dans les embrassements des femmes. Les désirs, les caresses, chez les hommes, ont quelque chose d’outrageant, de lourd, qui révolte de sang-froid ; mais trois jeunes beautés, dont les bras, flexibles comme le lierre, s’enlacent avec mollesse, dont les yeux, pleins d’une flamme humide, peignent à la fois le désir satisfait et le désir renaissant, dont chaque attitude trahit une grâce, dont chaque mouvement produit un tableau, dis-moi, n’est-ce pas la volupté ? Coralie parut d’abord inquiète de sa nudité ; mais le sentiment de la pudeur ne peut tenir longtemps contre les douces illusions de l’amour-propre et du plaisir. Chaque partie de son corps devient l’objet d’un éloge, le but d’une caresse. Sapho se précipite sur le frais bouton de sa gorge, Myrrha savoure un long baiser sur sa bouche entr’ouverte, et presse mollement entre