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GALERIE DES FEMMES

nonchalance aimable de Myrrha : chacun son goût ; venons à notre histoire.

« Je me promenais un matin dans le parc de Melville, rêvant aux moyens de mettre à fin mon aventure avec Déidamie, lorsque j’aperçus ces trois mêmes dames enfilant une allée très-sombre à l’extrémité de laquelle se trouvait une espèce de temple chinois. J’avais cru remarquer dans leur démarche quelque chose d’inquiet, de mystérieux : il n’en fallut pas davantage pour piquer ma curiosité. Je les suivis avec précaution, et de charmille en charmille j’arrivai, sans être découvert, tout près du lieu où je les avais vues entrer. Elles en étaient déjà sorties. Je ne pouvais retrouver leurs traces et j’étais prêt à m’éloigner, lorsque je découvris derrière un torse un petit sentier très-étroit : je le suivis en écartant doucement le feuillage, en prêtant l’oreille au moindre bruit. Ce sentier conduisait à une grotte où je ne doutai plus que les trois nymphes ne fussent cachées, lorsque, interrogeant un sable indiscret, j’y découvris la triple empreinte d’un pied fémi-