Page:Jouy - La Galerie des femmes, 1869.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
GALERIE DES FEMMES

c’est qu’il y a bientôt six mois qu’il n’est plus question du cher Delval ; le pauvre garçon s’était fait, comme toi, la plus sublime théorie d’amour, et s’imaginait la réduire en pratique avec la fidèle Adorine. Malheureusement pour son système, un beau jour il découvrit un rival heureux dans la personne du petit Dorigny, et voilà mon homme éveillé. Pour se venger de l’amour, Delval s’est marié la semaine dernière, et le même jour Adorine a donné un successeur à Dorigny. Tu le vois, sa taille élevée, ses formes athlétiques annoncent une enfant du Nord. Une autre fois je pourrai te donner quelques détails curieux sur cette dernière liaison ; mais pour le moment je veux te conter une anecdote assez plaisante sur le compte de cette jolie petite créature qui suit immédiatement Adorine !… — De cette enfant qui paraît à peine avoir atteint son troisième lustre ? — Première erreur : Herminie a dix-neuf ans au moins ; c’est l’élève, la compagne, l’amie d’Adorine, et déjà son émule. Celle-ci ayant formé le projet d’établir Herminie, qui n’avait pour toute fortune