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GALERIE DES FEMMES

heure. — Distille ton venin tout à ton aise ; j’ai pris ce matin du contre-poison : j’ai lu l’éloge de Thomas. — C’est une belle galerie que la sienne ; voyons si elle ressemble. Remarques-tu cette petite brune qui s’avance vers nous, dont les beaux yeux noirs, brillants de tous les feux d’amour, se tournent avec une expression si tendre vers l’heureux mortel qui lui donne le bras ? Tu la connais de nom : c’est Adorine, la fille de… (Le reste de cette phrase est effacé dans le manuscrit.) Je sais l’histoire de l’une et de l’autre, mais je voudrais bien savoir ce que l’on peut reprocher à la jeune personne. Les circonstances la débarrassent d’un mari qu’elle hait, et pour lequel chacun partage ses sentiments. Delval en était aimé depuis longtemps, et l’amour, libre des chaînes de l’hymen, ne peut refuser à la constance le prix de quatre années de sacrifices. — Ton premier exemple est bien mal choisi, mon pauvre Arthur, pour qui n’en sait pas plus long que toi : je ne sais comment cela se fait, mais tu ne vois jamais qu’un côté de la médaille ; le revers de celle-ci,