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GALERIE DES FEMMES

femmes qui s’y promènent, que les rêveries qui te passent par la tête. (Ils changent de place.) — Quel spectacle charmant ! continue Arthur, en se renversant sur sa chaise, dont il appuie le dos contre un arbre, quelle délicieuse variété d’attraits et de parures ! c’est un parterre mobile de fleurs, heureuse l’abeille qui peut se loger dans le calice de la rose ! — Plus heureux le papillon qui les caresse toutes. Apprenez, monsieur le Céladon, que la science des femmes ressemble à la physique : on n’y fait de progrès qu’à l’aide de l’expérience. La Vénus de Florence, la Diane de Houdon sont des chefs-d’œuvre de l’art ; mais pour peindre la nature, il faut étudier sur le nu. — Je ne t’ai jamais vu si fertile en comparaisons. — En raisons il fallait dire. Dans le cabinet, je suis le très-humble admirateur de tes sublimes connaissances ; mais ici je combats sur mon terrain, tu deviens mon écolier ; disce, puer, l’instant est favorable : je le saisis pour te donner une leçon tout en exemples. — Leçon de pures calomnies ? — De médisance, à la bonne