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GALERIE DES FEMMES

envahissement que je méditais. Il est des instants chez les femmes où toutes les précautions s’oublient, où toutes les folies réussissent ; c’est justement celui où se trouvait la belle, et dont je sus profiter pour moissonner quelques épis du champ le plus fécond. (Tu peux maintenant apprécier la valeur du présent que renferme le petit papier ployé en forme de cœur.)

J’avais rempli toutes les conditions énoncées dans notre pari, le dénoûment était à ma disposition ; je voulus qu’il fût neuf dans la forme, ne pouvant l’être au fond.

J’avais amené la tendre Déidamie au point de me faire remarquer le peu d’effet que devait produire la péroraison de notre discours dans la chaire curule où nous étions placés, et ses yeux, se portant vers la niche du théologien, me disaient qu’on pouvait ailleurs trouver un lieu plus commode. « Le lit oiseux, répondis-je, est l’asile des amants vulgaires ; il faut des sophas aux sybarites, des gazons aux bergers ; mais Apollon caressant une Muse, saura se construire un trône digne de tous deux. »