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GALERIE DES FEMMES

d’une question plus profonde. Je veux bien en convenir avec toi ; cette femme est vraiment un chef-d’œuvre d’académie ; chaque voile que l’on soulève trahit une perfection. Malheureusement, elle perd à la nudité morale tout ce qu’elle gagne à la nudité physique. Je ne pouvais me lasser d’admirer, de comparer, de parcourir des yeux, de la main, de la bouche, la plus belle gorge que les doigts d’un philosophe aient jamais pressée. Un critique sévère, un froid admirateur, un poëte glacé, qui n’a pour rimer à la beauté qu’il idolâtre, que les contours divins de sa gorge d’albâtre, se plaindrait peut-être que le lys ne brille pas ici dans tout son éclat ; mais combien ce léger défaut est-il racheté par l’élégance des proportions, par la volupté des formes, et, plus que tout cela, par le sentiment qui, chez cette femme, a deux organes de la plus délicieuse irritabilité dans le boutonnet vermeil qui fleurit sur son beau sein. Je ne découvris pas en vain cette faculté merveilleuse, et je m’en servis avec assez de succès pour qu’on ne s’opposât pas au brusque