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GALERIE DES FEMMES

donc pour avoir des détails dont tu ne pusses pas me contester l’objet, et je te renvoie à l’original de la lettre que je reçus en réponse à la mienne, et que j’ai insérée dans ce paquet. Elle ne te laissera, j’espère, rien à désirer : c’est du moins le service qu’elle me rendit. Tu verras, par exemple, qu’on m’y donnait, pour la nuit, un rendez-vous dans la bibliothèque qui communique par une secrète issue avec la chambre à coucher (issue que tu ne connais pas, j’en suis sûr). Il faut te l’avouer de bonne foi, le profond mépris que m’inspirait la femme ridicule et méchante, ne m’empêcha pas d’attendre avec beaucoup d’impatience le moment qui devait mettre entre mes bras la charmante Déidamie.

Enfin, le souper fini, chacun se retira, et personne ne fut surpris de me voir entrer dans la bibliothèque, où l’on savait que je passais souvent une partie de la nuit. Il était minuit environ, Déidamie ne devait paraître qu’après s’être assurée que tout le monde dormait au château. Mon imagination mit le temps à profit, et me suggéra l’idée plaisante de l’exécution