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GALERIE DES FEMMES

dieuse, dont le caractère impérieux, le pédantisme risible, les vertus d’apparat et les vices réels menaçaient ton bonheur et ta réputation, je crus qu’il ne m’était plus permis de me taire, et mon amitié me donna le courage de t’affliger un moment, pour te sauver du péril où ton aveuglement devait te conduire. Je ne te cachai rien de ce que j’avais appris. Tu éclatas en reproches contre moi, je m’y étais attendu : tu m’accusas de m’être laissé prévenir, et de prendre pour la voix publique les cris de quelques petits-maîtres éconduits par la plus vertueuse des femmes. Je te citai, sur les intrigues de la dame, des faits de notoriété publique ; sur la fausseté de son esprit, sur la valeur de ses prétentions scientifiques ; j’appelai en témoignage les autorités les plus respectables : tu ne voulus rien entendre ; je t’offris de tenter moi-même l’aventure, et de perdre cent louis si, dans un mois au plus tard, je ne produisais à tes yeux les témoins irrécusables d’un commerce matériel avec ta divinité. — Mon pari fut accepté, les conditions couchées par écrit, et je me suis mis