Page:Jouy - La Galerie des femmes, 1869.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102
GALERIE DES FEMMES

honneurs de l’apothéose, qui doivent être le fruit de sa complaisance ? Elle n’a déjà plus la force de regarder en arrière. Une autre considération la détermine ; les calomnies d’Olinde ne sont encore détruites qu’à moitié, et ne peuvent l’être que par le plus entier abandon. Ces réflexions secondent merveilleusement les rapides attentats de Damis. Il est aux genoux de la jeune déesse : mais sa main, sa coupable main le devance, et les charmes les plus secrets n’ont plus d’asile contre ses témérités. Il voit encore le moment où la pudeur et la raison menacent de dissiper le prestige ; mais il parvient à étouffer la lumière de leur flambeau dans l’épais nuage d’encens qu’il élève autour de l’idole. « Je le touche, s’écrie-t-il, l’écueil divin contre lequel tu prétends, perfide Olinde, que se brisent les traits de l’Amour !… Mais, soyons vrais, belle Eulalie, cette calomnie a du moins l’air d’une médisance. — Comment, Damis ?… — Jugez plutôt vous-même, et mettez-vous à la place de celles qui vous font un reproche qu’elles méritent si