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GALERIE DES FEMMES

servi ; Eulalie présente la main à Damis, et ils vont se mettre à table, où nous nous dispenserons de les suivre. Le dîner fini, et nos amants restés seuls, Damis s’approche d’Eulalie, et réclame l’exécution littérale du traité. L’amant habile, qui ne se dissimule pas qu’auprès d’une coquette le sentiment même est un caprice, et qu’il n’y a aucune conséquence à tirer du moment présent à celui qui doit suivre, se garde bien d’oublier, dans les transports d’une sensibilité déplacée, le grand ressort auquel il doit ses premiers succès. Il emploie de nouveau toutes les séductions de l’amour-propre, parées des grâces de l’amour. Enfin, Eulalie se rend, et ne fait plus valoir contre les empressements du vainqueur que l’inconvénient des lieux, la difficulté d’en imposer à ses femmes, auxquelles ses appartements sont toujours ouverts. Ces obstacles sont bientôt écartés. Damis a tout prévu. Eulalie passera dans son cabinet de toilette, qui n’a d’issue que par sa chambre à coucher, et auquel on ne peut parvenir qu’en s’annonçant d’avance, en traversant un couloir