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GALERIE DES FEMMES

nière main à son chef-d’œuvre ?… Mais, après tout, ses caprices ne sont pas sans exemple, et la perfide Olinde employait avec tant d’art l’accent de la vérité, que… — Que vous doutez… — Que je doutais alors ; mais auprès de vous, Eulalie, pareil doute n’est plus permis, et chaque coup-d’œil égaré sur vos charmes porte la conviction dans les sens. — Impertinente Olinde ! il t’en coûterait ton amant, si je consentais jamais à me justifier ! — Je ne prétends pas, belle Eulalie, diminuer la confiance que vous avez dans vos moyens ; mais la justice exige que je rende aux attraits d’Olinde l’hommage qui leur est dû : peu de femmes peuvent à cet égard se vanter d’une plus grande perfection. — (Eulalie le regarde avec finesse.) N’est-il pas vrai, Damis, que vous ne seriez pas fâché de vous établir juge entre nous deux ? et n’entrerait-il pas un peu de calcul dans cette épreuve où vous mettez mon amour-propre ? — Il est assez naturel, répondit Damis de l’air le plus froid du monde, que votre vanité se complaise dans cette idée ; mais, pour vous